Pour les randonnées en montagnes, les sorties à vélo, les balades en bord de mer ou tout simplement les sorties en ville… La polaire est devenue l'incontournable des activités de plein air et du vestiaire outdoor. Mais comment bien la choisir ?
L'HISTOIRE DE LA VESTE POLAIRE
LA NAISSANCE D’UNE PIÈCE MYTHIQUE
Commençons par le commencement : son histoire.
Textile innovant et résistant, la polaire a été inventée à la fin des années 70 par l’entreprise Malden Mills (désormais Polartec) qui cherchait à reproduire les mêmes propriétés que la laine, de manière synthétique avec une matière beaucoup plus légère. À sa conception, la fibre utilisée est le « Polyéthylène Téréphtalate » (nous vous mettons au défi de le prononcer trois fois d’affilée), et plus simplement dénommé « PET ». C’est une fibre à base de plastique, ayant remplacé le PVC à la fin des années 90.
UNE VESTE OUTDOOR
À l’origine conçue pour les milieux alpins et marins, la veste polaire se devait d’être fonctionnelle, confortable et capable de faire face aux changements météorologiques et climatiques. Les fibres textiles dont elle est composée sont donc résistantes au vent et hydrophobes (l’eau ne s’imprègne pas dans le vêtement).
Les deux faces du tissu lui confèrent isolation et respirabilité tout en évacuant l’humidité et en conservant la chaleur émanant du corps.
L’autre avantage de la polaire est qu’elle est facile à entretenir et sèche très vite. Parfaite pour braver les intempéries !
ET LA POLAIRE FUT...
Des marques pionnières comme Polartec ou Patagonia se sont lancées dans sa commercialisation au début des années 80 et il n’a pas fallu longtemps pour qu’elle devienne un succès.
LES DIFFÉRENTES POLAIRES
Courtes, amples, cintrées, oversize, avec ou sans poches, à capuche, col montant, col camionneur, à boutons, zippées, … Il y en a pour tous les goûts ! Leurs différences s’établissent au niveau du style, de l’épaisseur et du tissu.
QU’EST-CE QUI FAIT QU’UNE POLAIRE TIENT CHAUD ?
Polaire, quand tu nous tiens (chaud)… Ce qui définit au mieux la veste polaire, c’est sans aucun doute sa matière.
En polaire, en laine, en sherpa, en microfibre, en flanelle ou en minky, elle est conçue à base de matières aux aspects distincts, apportant chaleur et réconfort.
Outre la matière utilisée, le poids du tissu est un indicateur essentiel.
LES 3 TYPES DE POLAIRE
Il existe trois principaux types de polaires, regroupées en fonction de leur grammage au mètre carré. Vous l’aurez deviné, plus la polaire est épaisse et lourde, plus elle vous tiendra chaud.
- Les polaires légères «Lightweight » : < 200g/m² : Ce sont les plus fines et légères. Souvent d’aspect « ras », elles se portent principalement comme pull sous un trench, une parka ou un manteau.
- Les polaires intermédiaires «Midweight » : de 200 à 300g/m² : De mi-saison, ce sont les polaires les plus polyvalentes.
- Les polaires épaisses« Heavyweight » : > 300g/m² : Fluffy, épaisse et moelleuse, ce sont les plus duveteuses. A utiliser en tant que pull ou blouson par temps de froid ou lorsque la météo se gâte.
LES STYLES DE POLAIRE
Basique, vintage, uni, en color bloc, à imprimé ou bien rétro, quel que soit le style que vous recherchez, il faut que cette polaire soit passe-partout, habillée et dans l’air du temps. Sa mission est donc d’allier esthétisme, modernité et praticité.
DESIGN, STYLISME & FINITIONS
- LA COUPE : Il existe deux principaux types de coupe : ample ou près du corps. Ce choix de coupe se fera en fonction de votre morphologie et du style que vous voulez avoir.
- LA FERMETURE : La fermeture éclair peut quant à elle être ¼, c’est-à-dire s’ouvrir jusqu’à la poitrine (style col camionneur) ou bien complète, donc s’ouvrir jusqu’en bas.
- LE COL : Quant à son col, il faut qu’il monte au niveau du cou afin de protéger la gorge des coups de froid. Il existe aussi des polaires à capuche, plus difficiles à porter en dessous d’un manteau.
- LES POCHES : Toujours dans un esprit fonctionnel, les poches peuvent être zippés, à boutons ou kangourou. Une poche peut également être présente au niveau de la poitrine, ce qui est pratique pour y glisser ses clés, son portefeuille ou son téléphone.
- LA DOUBLURE : Enfin, la polaire peut être doublée. Quand c’est le cas : *JACKPOT*. Non seulement elle vous tiendra encore plus chaud, mais d’un point de vue finition, c’est nettement plus esthétique.
LA RENCONTRE DU WORKWEAR ET DU STREATWEAR
Au premier abord, rien ne laissait présager que la polaire s’inscrirait dans le monde de la mode en tant que « must-have », encore moins dans le milieu du travail. ET POURTANT ! Urbaine, chic et lifestyle, elle s’enfile sur un t-shirt, une chemise ou par-dessus un pull.
Une tenue pro ? Pas de problème : enfilez votre polaire, ajoutez-y votre plus beau pantalon de costume, une jolie ceinture et le tour est joué.
Une tenue décontractée ? Votre polaire oversize, une jupe ou un jean, une paire de basket et vous êtes prêt(e) pour la balade dominicale.
ET PUIS, C’EST TOUT ?
Nous arrivons maintenant au béaba d’une nouvelle ère de la mode, et pas des moindres… Il faut que cette polaire respecte l’Humain et la planète.
LA POLAIRE RESPONSABLE
L’industrie textile a un impact néfaste sur la planète et pollue ciel, terre et mer : de l’extraction des matières premières, à la fabrication, la teinture, l’emballage, le transport, … Toutes ces étapes de vie d’un vêtement sont source de pollution.
Aujourd’hui, il est donc essentiel de prendre conscience de l’impact que nos achats ont sur notre environnement et donc, de consommer en considération.
UNE POLAIRE RESPONSABLE, C’EST QUOI ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, voici un petit rappel de ce qu’est l’écoresponsabilité : « C’est une démarche qui consiste à intégrer les enjeux du développement durable dans l’ensemble de ses activités quotidiennes. Elle s’applique à la fois dans le domaine de la consommation, de la production et du transport. »
Pour reconnaitre une polaire responsable, plusieurs éléments sont à prendre en compte.
UNE MATIÈRE RESPONSABLE
Pour une polaire « eco-friendly », il existe deux principaux tissus :
- LE POLYESTER RECYCLÉ
Son procédé de fabrication consiste à faire fondre le plastique (bouteilles plastiques, filets de pêche, …) afin de les transformer en granulés qui seront ensuite étirées pour en faire du fil à tisser. L’avantage de ce procédé est qu’il est réalisable à l’infini.
- LE COTON BIOLOGIQUE
Le coton est une plante ayant un besoin considérable en eau pour se développer (1kg de coton = 10 000L d’eau, selon le Water Footprint Network)
Excepté lorsqu’il est issu d’une agriculture dites « biologique », c’est-à-dire ayant poussé sans pesticides et étant cultivé sur un sol riche en minéraux, captant facilement l’eau de pluie.
UNE FABRICATION LOCALE
Soyons soucieux de la provenance de nos produits et consommons local. Et quand on parle de local, on ne parle pas obligatoirement du commerçant au bout de la rue. Acheter des vêtements fabriqués en Europe, c’est déjà un énorme pas.
Nos voisins italiens et portugais sont reconnus pour leur travail de la maille et du jersey. Ils ont un réel savoir-faire.
D'un point de vue énergétique, les bilans carbone de la production d'énergies dans les pays hors Europe sont très élevés.
En Europe, 80% de notre consommation vestimentaire est fabriquée à l’autre bout du monde. Produire loin, c'est également prendre le risque de participer à des salaires faibles, des mauvaises conditions de travail, ainsi qu'au travail forcé et infantile.
LE TRANSPORT
L’acheminement du textile se fait principalement via transport maritime, plus précisément par paquebot. Souvent de pair avec le lieu de fabrication, le transport textile représente 2% de l’empreinte carbone mondial (source : Assessment of the Carbon Footprint for the textile sector in France).
Vous vous en doutez, l’empreinte carbone est drastiquement réduite si votre polaire est en provenance d’un port européen et transportée de façon plus écologique.
UNE POLAIRE QUI DURE LONGTEMPS
Un printemps, deux printemps, trois printemps… Un vêtement de qualité, c’est un vêtement qui dure dans le temps. Ce n’est pas négligeable quand on sait que si l’on portait 2 fois plus un vêtement, les émissions de CO2 du secteur textile diminueraient de 44% (source : fondation Ellen Mac Arthur).
Avoir un indémodable qui vit au travers des saisons, c’est tout de même mieux qu’une pièce qui va s’effriter au premier frottement et boulocher au second lavage…
POURQUOI ACHETER DES VÊTEMENTS RESPONSABLES ?
« Mais… ça change quoi d’acheter responsable ? » Ça change tout. Vraiment tout.
Concrètement, acheter une polaire faite d’une matière traditionnelle, fabriquée dans un pays où la considération du salarié et de la planète ne passe - au mieux - qu’au second plan, au-delà de l’aspect éthique, du côté environnemental, ce n’est pas la joie. Voici une comparaison de l’impact d’une polaire traditionnelle et d’une polaire responsable :
BUSINESS IS BUSINESS ?
L’écoresponsabilité est devenue un « effet de mode » dans le prêt-à-porter et certaines marques l’utilisent même comme technique de marketing.
LE GREENWASHING
Le « Greenwashing » ou « Ecoblanchiment », est utilisé par des entreprises dans le but de se donner une image écologique trompeuse. Elles mettent en avant des préoccupations environnementales qu'elles n’ont pas dans leurs pratiques.
Pour faire simple : c’est comme si votre voisin avait un jardin luxuriant et vous disait : « Regardez toute cette verdure, c’est magnifique n’est-ce pas ? » alors qu’en fait ses fleurs sont en plastique. C’est ça, le greenwashing.
LES ÉTIQUETTES SONT VOS AMIES !
Alors, responsable ou pas responsable ? Telle est la question.
La réponse est plus proche que vous ne le pensez. Des informations précieuses sont inscrites sur l’étiquette !
- Le lieu de fabrication (attention : Designé en France ≠ Fabriqué en France !)
- La matière utilisée (attention au pourcentage de composition)
Pour les investigateurs en herbe souhaitant aller plus loin : La marque est-elle investie dans la cause environnementale/humaine ? A-t-elle mise en place une RSE (Responsabilité Sociétale de l’Entreprise) ? En quelques clics, vous aurez d’autres réponses; nous vous recommandons de lire cet article de la Green Session, qui est très bien fait.
PARLONS PEU, PARLONS PRIX
Certes, acheter écoresponsable, ce n’est pas le même budget. C’est souvent plus cher, mais ça vaut le coup ! On vous aide à comprendre ce qui justifie des prix plus élevés.
LA TRANSPARENCE DES COÛTS
Être transparent sur ses coûts (de matières premières, de fabrication, d’acheminement, de logistique, de masse salariale, …) ainsi que sur sa marge, c’est expliquer au consommateur où va son argent. Et nous, on trouve intéressant de comparer :
Dans la mode, la marge minimum est de 2,8 points, c’est-à-dire que le coût global du produit est 2,8 fois moins cher que son prix de vente.
En Asie, la matière première et la main d’œuvre ne coûtent pas cher, vous remarquerez donc que pour la plupart des marques de fast fashion, vous financez uniquement l’image de marque, et non le produit.
EN BREF
40 ans après sa création, la polaire reste encore et toujours sur les devants de la scène. Ses inspirations ont évolué et son style peut être urbain, sportwear, streetwear ou workwear. Nous pouvons le dire, elle a su redorer son image tout en voyant ses matières évoluer à travers les âges.
Intégrer l’idée d’écoresponsabilité dans la mode est devenu nécessaire.
Et si vous vous demandez encore en quoi un simple achat changera le monde, rappelez-vous : « Les petits ruisseaux, font les grandes rivières »
